Oréa est une résidence en plein centre ville où vivent des jeunes et des vieux, ENSEMBLE. Le projet est exposé avec d’autres à la Cité de l’architecture et du patrimoine jusqu’au 13 mars 2022.
Loger les anciens est plus que jamais un enjeu majeur, sociétal et architectural. En se focalisant sur des projets réalisés en France, l’exposition propose de mettre en perspective soixante ans de réflexion et d’expérimentation dans le domaine du logement pour personnes âgées.
De l’habitat participatif et plus encore en locatif social !
L’aventure Locus Solus
Si vous avez envie de découvrir une aventure inédite, une coproduction entre un bailleur – aquitanis – les habitants qui sont des locataires, un médiateur – médiation & environnement – et nous mêmes, lisez notre entretien et celui de Bernard Blanc avec Pierre Lefèvre ; et poursuivez ce tour de France avec autant d’aventures que de projets !
Emmanuelle Wargon, ministre du Logement, a rencontré les habitants qui vivent aujourd’hui au Locus Solus à la cité du Grand-Parc à Bordeaux.
Nous avons raconté, avec aquitanis, qu’ici tout s’est passé simplement. Les habitants, futurs locataires, ont pu co-construire leur logement ; à partir de là, tout est différent… mais redevient en réalité tout simplement normal !
* Locus Solus est le premier projet d’habitat participatif en locatif social situé dans la cité du Grand Parc à Bordeaux où chaque locataire a participé activement à la conception de son logement… et au delà de son futur cadre de vie. Ce projet a été réalisé avec aquitanis, OPH de Bordeaux Métropole et livré il y a deux ans.
L’institut des Hautes Études pour l’action dans le logement a mis au point un questionnaire, en lien ICI, sur les conditions de logement en France pendant le confinement. Nous avons eu envie de poursuivre cette initiative très intéressante en interrogeant les habitants du Locus Solus.
Ce qui est normalement impossible ou plutôt anormalement impossible, est normal ici ! Nous connaissons tous les habitants depuis 2014 et nous échangeons toujours avec eux sur toutes sortes de sujets, agréables ou pas, ça n’est pas la question ! Nous leur avons demandé s’ils voulaient bien nous raconter comment ils vivaient le confinement au Locus Solus.
Le confinement, ce qu’ils en disent.
Delphine, le 09 mai 2020
« Les semaines de confinement nous on confirmé quelque chose qu’on sentait déjà, l’importance des accès extérieurs de part et d’autre de l’appartement, pouvoir garder un contact avec la lumière du jour, le vent ou la pluie, on comprend que ça nous manquait maintenant qu’on l’a retrouvé.
J’aimerais vraiment qu’un plus grand nombre de personnes qui vivent dans nos quartiers puissent avoir de telles opportunités. Parce qu’être pris en considération pour construire quelque chose d’aussi important que l’endroit où l’on vit, c’est aussi reprendre de la confiance et du contrôle sur nos existences et ça c’est quelque chose qui m’a prise par surprise avec les mois passés ici. C’est une notion encore en mouvement parce qu’on réalise des choses nouvelles continuellement.
Je voudrais voir plus de résidences avec des coursives aussi. Ce sont des lieux qui créent des espaces nouveaux pour nous tous, parce qu’ils sont entre vie privée et vie sociale. Je crois que le fait de croiser souvent ses voisins et de visualiser qui vit où permet de se lier plus facilement, et de solliciter les autres avec moins d’appréhension en cas de besoin. Aussi, à certains moment de l’année, on a plus tendance à occuper l’extérieur de l’appartement et ce sont des circonstances favorables pour mieux connaître les autres.
Je crois que quand on se reconnaît on a plus tendance à prendre et à donner de l’importance, c’est un acquis pour la vie collective. Parfois on se repasse le film, les enfants qui étaient significativement plus jeunes que maintenant, les réunions à un endroit puis à un autre, les personnes qui sont parties en chemin et celles qui se sont greffées. On se refait l’historique des travaux, puisqu’on avait le privilège un peu piégeux d’avoir les travaux sous nos fenêtres. D’abord les délimitations de la future dalle sur le parking, les personnes qui vidaient les garages condamnés à être détruits, le temps des fondations qui paraissaient s’éterniser puisque rien n’apparaissait. Et puis les ouvriers ont commencé à grimper les étages et on a eu nos petits émotions à chaque fois qu’on a pu les voir œuvrer autour et dans ce qui serait notre appartement. »
Dominique, le 24 avril 2020
« Appart. 609 La résidence Locus Solus est un petit immeuble de 46 habitations niché entre deux autres ensembles plus importants. Mon appartement se situe au 6ieme étage en fin de coursive ouverte. Bien qu’il y ait un 7ème étage, il n’y a pas de logement au dessus du mien. Quand on rentre dans cet appartement ce qui frappe c’est sa luminosité, son volume et son originalité due au plafond haut et en pente type mansardé optimisant l’espace. L’appartement se prolonge par un jardin d’hiver de 17m2 dont les baies vitrées s’ouvrent largement. Lorsqu’il a été question de confinement et de repli dans un lieu plus protégé et confortable, je ne me suis pas posée la question longtemps face aux sollicitations de ma famille; un fils au Pays Basque en pleine montagne, l’autre avec un grand jardin et une grande maison, une sœur dans le midi, ma belle mère à la campagne etc. J’ai voulu rester dans cet espace dont j’avais pendant plusieurs années imaginé la circulation avec les architectes. Bien m’en a pris car la possibilité d’ouvrir toutes les baies vitrées donne l’impression d’être à l’extérieur et renouvelle l’air largement. Pour un confinement, il n’y a aucune sensation d’enfermement. Les baies vitrées amplement ouvertes sur l’extérieur et à mon niveau sur le ciel procurent un sentiment de béatitude et de respiration. Et puis il y a les jardins qui nous permettent de descendre chaque jour soit pour planter ou récolter, arroser ou désherber. Aujourd’hui les jardins sont magnifiques, tout devient vert, les fleurs éclosent de toutes parts et offrent beaucoup de bien être à nos regards. Chance extraordinaire il y a notre poulailler avec ses 3 poules chantant très fort à la ponte : ça y est on est à la campagne !…. Autres lieux communs : la chambre relais . Elle est toujours occupée et en cette période louée à des personnes ayant des difficultés pour rejoindre leur pays ce qui rejoint complètement l’idée que nous nous étions faite de son utilisation.
Les habitants du Locus Solus plus solidaires pendant ce confinement ?
Quelques actions entre voisins se sont mise en place autour de courses pour certains, attention particulière envers les plus proches voisins âgés pour d’autres. Au niveau de l’association, il n’y a pas eu un vrai élan de solidarité comme la proposition d’un soutien scolaire dans la salle commune qui a avortée dans l’œuf en la soumettant au conseil d’administration. Par peur de la contagion ? Par manque d’intérêt pour les autres ? Les questions restent posées et peut être nous permettrons de reconsidérer la notion du sens commun. »
Rolande, le 23 avril 2020
« Quand j’ai commencé à travailler, oui j’ai bien dit travailler, car pendant presque quatre ans je me suis investie sur ce beau projet qui nous avait été présenté, c’était au mois de Juillet 2014, jamais je n’aurais imaginé cette situation de confinement. L’inégalité de ce confinement est flagrant, balcons, jardins apportent une différence pour le supporter. Chez nous le printemps a explosé dans les jardins, fèves, pommes de terre, salades, pois gourmands, iris, coquelicots, bleuets ont pris leur place dans nos petits carrés de culture.
C’est vrai que beaucoup de locataires étant libérés de leur travail quotidien ont soigné leur petit lopin et souvent se retrouvent par petits groupes éparpillés le soir et c’est le moment des échanges de paroles mais aussi de semences ou de plantations. Quelques enfants laissent libre cours à leur énergie, mais pas tous les jours et jamais plus de trois ou quatre à la fois. Mais c’est le moment de rentrer chacun chez soi par des coursives à l’air libre que beaucoup ont fleuries, garnies de salons de jardin ; et rentrer chez soi c’est retrouver un espace clair où le regard apporte l’évasion vers un domaine boisé, là aussi où tous les verts du printemps accueillent bon nombre d’oiseaux.
Nous sommes en ville dans une cité, la cité du Grand Parc, entourés d’immeubles, la population est dense et notre petite structure est tout-à-fait innovante, à nous de la faire vivre et de montrer que la vie en collectivité peut prendre d’autres formes, d’autres aspirations du vivre ensemble. »
Damienne, le 22 avril 2020
« Je répète tous les jours que nous sommes chanceux d’être confinés dans des appart aussi ouvert et lumineux. Me rappelant mon ancien logement au grand parc que je fuyais en passant mon temps dehors, dans ces circonstances, le confinement aurait été un cauchemar. Dans nos logements nous bénéficions de tout ce dont un être vivant en ville devrait avoir pour son équilibre : du soleil (grâce aux grandes baies et jardin d’hiver) de l’espace (grâce à de grandes superficies), de la verdure (grâce aux jardin partagés ).
Notre société doit contribuer au mieux vivre des plus nécessiteux, tout un chacun devrait pouvoir améliorer ses conditions de vie, sa condition humaine, nous ne sommes pas fait pour vivre enfermé, avec le temps nous nous sommes habitués comme fataliste mais l’habitat ouvre des portes, de nouveaux horizons et de nouveaux rêves. Ce n’est pas le confinement qui enferme, c’est la honte d’habiter dans des logements inadaptés !
Faire des logements sociaux ne devrait pas être une obligation a faire son quota mais plutôt un choix permettant d’imaginer et réaliser les logements de demain pour que chacun puisse être considéré non pour son statut social mais pour sa seule personne.
Je souhaite que cette épreuve que nous traversons soit une nécessite de changement profond dans nos façons de vivre et de voir le monde ! »
* Si vous ne parlez pas l’allemand, vous pourrez lire juste après cet avant goût la traduction française !
« Quand nous étions encore étudiants, le vélo à Bordeaux était pour les loosers, aujourd’hui il est devenu un élément essentiel de cette ville ». Autrement dit : oui, l’architecture aussi peut changer les choses !
Luxe modeste Dans leur singulière maison-échafaudage aux portes de Bordeaux, Antoine Carde et Siegrid Péré-Lahaille de l’agence « Éo, toutes architectures » plaident pour une architecture, capable de faire évoluer les mentalités. Sur le chemin tracé par Jean Nouvel et Lacaton & Vassal les architectes se penchent sur des thèmes tels que la participation, la réduction de coûts de construction et la qualité du logement. En lisant entre les lignes une conclusion semble s’ébaucher : un autre développement urbain est tout à fait possible.
Entre les basses maisons pavillonnaires aux tuiles rouges et aux petits jardins soignés, impossible de la louper. La maison à laquelle Antoine Carde et Siegrid Péré-Lahaille me donnent rendez-vous est à elle seule un manifeste architectural. Les architectes, fondateurs de l’agence « Éo, toutes architectures », l’ont faite construire en 2014 sur un petit terrain d’un lotissement de Bègles, une commune aux portes de Bordeaux. Contrairement aux maisons adjacentes, le bâtiment repose sur une ossature métallique légère sur laquelle les fonctions s’empilent verticalement sur trois étages. Dans cette région où la périurbanisation et l’étalement urbain ont atteint des proportions dramatiques, le choix d’implanter un bâtiment à la fois vertical, dense et mixte au milieu d’un tissu monotone de pavillons et de surfaces commerciales est, à lui seul, une fort parti pris. Car ici, l’étalement horizontal n’est pas seulement le résultat des conceptions urbaines de l’après-guerre. Déjà depuis le 19ème siècle Bordeaux s’étale à travers l’échoppe bordelaise – une typologie unifamiliale de plain-pied aux façades de pierre taillé, aujourd’hui très convoitée par les familles pour l’espace vert qu’elle offre ainsi que pour son fort potentiel de réaménagement.
Depuis son intérieur, dans le salon au 2ème étage, la technique de construction de cette « maison-échafaudage » – comme aiment l’appeler les architectes – s’éclaircie. Cet ainsi qu’on découvre qu’un bardage en aluminium et une isolation thermique recouvrent de l’extérieur une ossature en acier – une méthode de construction simple qui permet un aménagement libre des plateaux et le vitrage de la façade arrière. Avec les pilotis au rez-de-chaussée, les fenêtres en bandeau côté rue et le toit-terrasse, voilà les fameux cinq points de Le Corbusier rassemblés. Or avec la définition corbuséenne de l’architecture comme « jeu savant, correcte et magnifique des volumes assemblés sous la lumière » Antoine et Siegrid ont du mal à s’identifier. Au modelage plastique des formes et des volumes architecturaux ils préfèrent la générosité des espaces et la question du vivre ensemble. Des sujets pour lesquels ils s’enthousiasment et qui jalonnent leur parcours d’architectes.
C’est ainsi que dans leurs réalisations, l’esthétique découle surtout du cahier des charges du projet et de l’utilisation des espaces. Pour leur maison à Bègles par exemple, l’idée de base était celle d’offrir une alternative aux typologies de logements disponibles sur le marché. « Alors que ces dernières années de nombreuses expériences ont été menées dans le domaine du logement collectif, les maisons unifamiliales sont, quant à elles, construites depuis des décennies toujours de la même manière » explique Siegrid une cigarette entre les doigts. Grâce à sa structure modulaire en acier et ses bardages préfabriqués bon marché, la maison peut être assemblée en moins de trois mois à des coûts de construction très réduits. Par sa verticalité et sa faible emprise au sol le bâtiment offre également un jardin plus grand qu’un pavillon ordinaire, proposant ainsi une réponse concrète au problème de l’artificialisation des sols. Le revêtement extérieur en tôle ondulée et les rideaux thermiques aux fenêtres ne sont pas sans rappeler les projets de transformation des architectes Lacaton & Vassal, lauréats du dernier prix Mies van der Rohe, dont les noms reviennent régulièrement en discutant avec Antoine et Siegrid. Et pour cause : Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal se sont formés à l’école d’architecture de Bordeaux, ville dans laquelle ils ont également réalisé leurs premiers projets, avant de s’installer dans la capitale. Avec Antoine et Siegrid le duo d’architectes a par ailleurs en commun une référence très importante : Jacques Hondelatte, architecte aujourd’hui méconnu en dehors du contexte local, qui a eu cependant une forte influence sur plusieurs générations d’étudiants dans la région.
De Hondelatte les architectes ont adopté avant tout une certaine ironie et légèreté dans le traitement des projets. « Iconoclaste » définit Antoine l’approche de leur maître, qui, par exemple, en 1991 proposa un immense pont-parking pour le réaménagement de l’accès au Mont-Saint-Michel, car « si le site existe, ce n’est que grâce au tourisme ». Avec cette même ironie Antoine et Siegrid ont abordé leurs premières commandes – un bar à tapas au Cap Ferret, par exemple. Inspirés par l’extravagance kitsch des villas néo-basques du Cap, les architectes ont volontairement rajouté une caricature au décor, en recouvrant le kiosque d’une robe de flamenco, réalisée en bâche à camion en PVC. Tout comme la plupart des professionnels formés autours de Jacques Hondelatte, Antoine et Siegrid partagent avant tout un manque d’intérêt pour la composition pure et les querelles esthétiques, auxquelles ils opposent des espaces de vie de qualité pour tous, autrement dit construits à des coûts réduits et avec des matériaux bon marché.
À travers leur dernier projet, le « Locus Solus » à Bordeaux, les architectes ont pu mettre leurs idées en pratique dans le domaine du logement social. Inspirés par des expériences antérieures comme le fameux Nemausus de Jean Nouvel à Nîmes, ils ont voulu démontrer que les faibles budgets des bailleurs sociaux ne sont pas nécessairement synonymes de rangées de cages à lapins empilées les unes sur les autres. Avec le « Locus Solus », achevé en 2018, les architectes sont allés encore plus loin. Déjà dans la phase de conception, ils ont mené un processus participatif avec les futurs locataires du complexe et ont ainsi réalisé la première opération d’envergure de logement social participatif en France. L’immeuble regroupe sur sept étages 46 appartements traversants avec jardin d’hiver, des salles communes, des bureaux et une maison d’assistance maternelle. Il se dresse sur une dalle surélevée au-dessus d’un parking existant, système qui a permis à la fois de couvrir la demande de places de parking sans travaux d’excavation et de créer des jardins potagers devant l’immeuble. Dans le Locus Solus tout est utile, rien n’est superflu. « Nous aimons comparer notre projet avec le premier modèle de deux chevaux, qui dans une logique d’économie ne disposait que d’un phare et d’un essuie-glace. Bon marché certes, mais toujours décapotable ! » affirme Antoine le sourire aux lèvres.
Avec ses projets résidentiels, l’agence éo veut prouver qu’un développement urbain différent est tout à fait possible. Tout en rêvant d’une ville typologiquement et socialement mixte, c’est en reconsidérant les conquêtes fondamentales du Mouvent moderne que les architectes mènent une réflexion créative sur le vivre ensemble, la durabilité et la mixité des programmes. Avec grande désinvolture Antoine et Siegrid sautent sans cesse d’un sujet à l’autre : de la participation aux coûts de construction, de la densification à l’étalement urbain. Cette approche insouciante et décontractée se retrouve d’ailleurs dans le nom même choisi pour leur agence ; « éo », un mot du Sud-ouest de la France difficilement traduisible, à travers lequel la grand-mère de Siegrid avait pour habitude de ponctuer toutes ses phrases. L’agence travaille actuellement à des projets résidentiels visant à rendre le logement collectif plus attractif. Pour expliquer cela, les architectes reprennent une fois de plus une comparaison très factuelle : « Quand nous étions encore étudiants, le vélo à Bordeaux était pour les loosers, aujourd’hui il est devenu un élément essentiel de cette ville ». Autrement dit : oui, l’architecture aussi peut changer les choses !
« Qu’est ce qui fait que nous arrivons à vivre avec les autres ? Notre esprit grégaire ? Notre peur de la solitude ? Ensemble on n’est plus fort ? Un peu de tout cela.«
Vivre en bon voisinage relève d’une alchimie subtile où entrent en compte beaucoup de choses, la gentillesse, la compréhension, l’écoute et l’acceptation de l’autre, et mille et une choses qui rendent ce là possible. Le bleu d’un ciel, le rire d’un enfant, le parfum d’une fleur, le sourire d’une personne, contribuent à nous faire accepter la vie avec les autres.Je connais un endroit, où les gens ont décidé de faire l’expérience de partager des moments de leurs vies, non ce ne sont pas des babas de retour de Katmandou, encore moins une secte, adoratrice de je ne sais quoi, ni des excentriques. Tout simplement des voisins-voisines qui pensent que se retrouver autour d’un projet commun donne plus de sens à leur vie.
Un jardin, une rencontre, une poule, des abeilles suffisent à les rendre heureux, sereins. Bien sûr il y a des orages dans ce petit monde, autrement cela n’existerait pas, bien sûr qu’il y a des désaccords sinon ce ne serait qu’une utopie, et le plus remarquable c’est que la vision partagée en commun ait pu devenir une réalité.Voici des locataires d’un immeuble collectif, qui prennent en charge l’organisation de leur habitat, aussi bien privé que commun, afin de mieux vivre leur quotidien. Ce sont des chanceux, car ils font pousser des légumes sur leurs jardins babyloniens, un assemblage minéral et végétal, mêlant les fleurs et les arbres fruitiers à la dureté du métal et à la froideur du béton.Ces habitants sont résolument tournés vers les autres, acceptant de partager une partie de leur temps avec son voisin, sa voisine, parlant de tout et de rien, ou ne parlant pas, profitant simplement d’une présence amicale. Ces gens ont décidé que le partage, l’échange, la connaissance des autres devaient faire partie de leur vie.
Moi, ces personnes je les connais bien, certaines sont des amies, d’autres des connaissances, elles ont toutes en commun d’avoir choisi de vivre une belle expérience, de pas pas se laisser enfermer dans l’égoïsme, l’isolement, de se refermer sur soi, bien au contraire cela apporte du contentement, de la joie, du bien être car elle partage un objectif commun : rendre le quotidien agréable.
Bien, j’entends qu’on m’appelle pour jardiner, salut et à la prochaine!
[Billet diffusé en avril à la radio du Grand-Parc]